CitationKeroro est sans doute l'exemple le plus parlant en ce moment vu que c'est un dessin animé visant un jeune public (primaire, collège, lycée) mais qui exprime par certaines mises en scène, une adhésion envers un parti politique extrême (les épisodes où Keroro porte un uniforme rappelant fortement ceux des nazis, pour sauver le monde) et qui attire un nombre croissant de fans chaque année.
Faux. Les uniformes portés par Keroro et son escadron sont des références aussi fréquentes qu'évidentes (elles devraient l'être pour quelqu'un connaissant le Japon et sa culture animée) à ceux du Duché de Zeon, dans la série Mobile Suit Gundam de 1979.
S'il est vrai que les uniformes de Zeon (et toute l'esthétique du Duché) font clairement écho au Troisième Reich, c'était dans une volonté d'identifier ce camp comme celui des méchants et de consolider la tyrannie de Gihren Zabi, dirigent de fait du Duché, qui galvanisait ses troupes en les persuadant qu'elles étaient "la race supérieure". Or, dans toute la postérité de Mobile Suit Gundam, chaque fois qu'un uniforme de Zeon apparaît, c'est uniquement en référence à cette série, point barre. Pas de téléologie, par de remontée jusqu'à la référence initiale. Pourquoi cela ? Parce que quand on fait référence à Zeon, on cherche à montrer Zeon, pas des Nazis.
Par ailleurs, et une fois cette hypothèse totalement fausse éludée, Keroro ne peut en aucun cas être rangé dans la catégorie des œuvres nationalistes et/ou militaristes pour la simple et bonne raison que les héros, l'escadron Keroro est un détachement d'envahisseurs venu conquérir la Terre, à commencer par le Japon.
CitationLe manga Zipang de Kaiji Kawaguchi est sans doute l'un des premiers manga à avoir ouvertement mis en avant les idées dites ci-dessus. Pour ceux ne connaissant pas Zipang, il traite d'un bateau suréquipé en armements des forces marines japonaises contemporaines, qui se retrouvent projetés dans le passé au début de la seconde guerre mondiale. Ainsi commence pour l'équipage un terrible dilemme. Être spectateur du massacre de leur peuple ou modifier le passé pour éviter le pire ?
Il est incroyable que dans cet article aux références douteuses il ne soit jamais cité l'exemple ultime et avéré du nationalisme dans les manga ou dessins animés japonais : l'œuvre de Leiji Matsumoto. Yamato, c'est quand même pas neutre. Et c'était bien avant Zipang.
CitationBien que la trame principale puisse paraitre noble et réfléchi, l'auteur va tout au long de l'histoire mettre à mal les décisions qu'on prise les américains et les européens envers le peuple japonais. Le manga a été un best-seller au Japon et encore aujourd'hui, le manga est considéré par beaucoup de japonais comme historique. Le danger ? L'interprétation faussée d'un passé qui va véhiculer des idées préconçues pour contrôler plus facilement l'opinion public.
Il s'agit ici d'un problème d'éducation et de frustration d'une partie (j'évite de généraliser) de la population japonaise.
CitationPassons à une œuvre beaucoup plus récente qui a battu des records ces dernières années. Il s'agit de la série animée, Code Geass Lelouch déclinée en deux saisons. En février 2008, la presse japonaise publie plusieurs articles sur la dangereuse montée des impérialistes au pouvoir et du nouveau visage politique au sein de l'animation japonaise. La série pointée du doigt aux moments des faits, fut Code Geass Lelouch et son créateur, Ichirô Ôkôchi.
Pourtant la série a été élue, meilleure animé 2007 et 2008, par le public japonais. Mais ce n'est pas tout, elle a battu les audiences de Evangelion, Death Note et Naruto, en comparaison.
C'est au studio d'animation Sunrise à qui l'on doit cette formidable œuvre avec Gorô Taniguchi à la réalisation et pro nationaliste par la même occasion. Le studio n'a jamais caché ses idées politiques puisque les dirigeants de la société les revendiquent haut et fort à travers leur plus grande licence qu'est Gundam.
La thématique de Code Geass est tout simplement le sentiment national japonais, oui. Code Geass est une œuvre nationaliste ? Oui. Son réalisateur aussi, oui ? Toutefois, il est à noter dans dans cette série, toute la mouvance nationaliste japonaise est manipulée par un Britannien (un Occiental, si nous voulons transposer ça dans le contexte actuel) qui n'hésite pas à sacrifier le peuple japonais qui lui est fidèle pour servir ses desseins de vengeance.
Ensuite, Code Geass est une œuvre clairement destinée à un public otaku. Et si l'on ajoute à ça son horaire de diffusion pour la seconde saison (tard dans la nuit), il est peu probable, et je l'affirme sans avoir aucun besoin d'aller chercher des chiffres, que Code Geass ait plus d'audience que Naruto.
Pour terminer, il faut aussi noter que les sondages de magazines comme Animage, Animedia ou Newtype, c'est-à-dire ceux qui élaborent les classements annuels pour les dessins-animés japonais, sont tout sauf le reflet d'une réalité quantitative. Ces magazines sont, de notoriété publique, à la solde de grands studios, dont Sunrise. Qui plus est, leur lectorat est avant tout constitué d'otaku. Bref, que Code Geass soit un exemple de poussée nationaliste dans l'industrie animée japonaise, oui. Qu'il soit une cause (et c'est ce que sous-tend cet article) de ce phénomène de société (dont critère quantitatif), c'est faux.
CitationDans un futur lointain, les réalisateurs mettaient en avant deux Grandes Nations (toujours plus ou moins vague) à la recherche incessante du pouvoir pour conquérir les autres états (courses à l'armement, le nucléaire laisse place aux mobiles suits gundam, expansionnisme militaire, etc...).
Les deux camps traditionnellement opposés dans la saga Gundam sont le gouvernement terrien et les colonies spatiales. Il ne s'agit jamais d'une guerre expansionniste, mais au contraire d'indépendance. Le conflit type de Gundam est un facteur de clivage classique de la science politique : le clivage centre-périphérie.
CitationL'illusion d'une machination politique fictive permet au studio Sunrise d'être inattaquable juridiquement alors que la mise en scène des évènements se déroulant tout au long de la série y est affirmative et explicite sur certains points. Pour détruire Britannia, Lelouch va unir tous les pays d'orient (Chine, Russie, Arabie Saoudite et Afrique). Nous revoilà avec cette idée que pour un monde meilleur, une guerre opposant l'orient à l'occident est inévitable.
Ce parallèle est stupide. Et ce pour la simple et bonne raison qu'à l'échelle géopolitique mondiale, le Japon est clairement dans le camp occidental. Je défie n'importe quel expert en relations internationales de prétendre que dans un futur proche ou lointain, le Japon pourrait s'allier à des pays contre l'Occident tout entier. Avec la Chine, c'est impossible, elle a encore Nankin en mémoire. Avec la Russie, c'est les Japonais qui se souviennent des Kouriles. pour l'Arabie Saoudite et l'Afrique, ce sont des civilisations trop lointaines pour le Japon insulaire.
Encore une fois, Code Geass dépeint une guerre d'indépendance. Mais dire que cette série est en mesure de convaincre les Japonais ou de refléter une pensée existante parmi eux selon laquelle un choc des civilisations Orient-Occident (avec le Japon dans le camp oriental) est à venir, c'est faux.
CitationEnsuite, le même studio, s'est également lancé dans une série encore plus dénonciatrice avec Kidô Senshi Gundam OO. Plus de tabous et plus de détour. Nous suivons des terroristes portant le nom de Celestial Being, qui veulent combattre la folie des pays industrialisés afin d'arrêter les guerres qui détruisent l'économie des Sociétés. Ainsi, le personnage principal n'est autre qu'un arabe ayant perdu la foi, aux origines Kabyle portant le nom de code ; Setsuna F. Seiei.
Celestial Being veut éradiquer la guerre par purs angélisme et idéalisme. Rien à voir avec des considérations économiques (au contraire, ce sont celles de leurs ennemis).
Setsuna F. Seiei est quant à lui Kurde.
Citation
Dans l'histoire de Gundam OO, le passé de Setsuna F. Seiei dénonce la corruption politique de l'Occident et les crimes qu'ils commettent dans les pays arabes majoritairement musulmans, en toute impunité.
Si Gundam 00 illustre bel et bien des conflits au Moyen-Orient (car la série se situe dans notre futur, et repose sur des projections somme toute crédibles des relations internationales actuelles), le passé de Setsuna a été brisé par un pays voisin, l'Azadistan, lui-même armé par la Ligue pour la Réforme de l'Humanité, le camp communiste-oriental dans la série.
Le monde de Gundam 00 est organisé comme suit : trois fédérations (dont une orientale) dirigent le monde et contraignent les "non-alignés". Certes, les trois fédérations sont initialement rivales, mais elles vont vite d'unir, et le conflit dominant va devenir celui des puissants contre les petits, encore que...
CitationCela apporte une véritable sensibilité plus qu'à travers le personnage de Crossroad Saji, étudiant japonais qui sera victime tout au long de l'histoire des actes des terroristes. Pour la première fois dans une série, nous suivons le point de vue de « terroristes » qui se révèlent être des résistants héroïques et téméraires. L'actualité politique internationale entre les problèmes arabo-musulmans et les pays industrialisés amenant à une guerre de pouvoir et d'idéologie, saisissent littéralement les spectateurs japonais puis occidentaux (suite aux licences dans les pays) dans ces révélations fictives.
... Gundam 00 traire surtout la guerre des "terroristes" de Celestial Being contre le monde entier, puisqu'ils tapent toute force armée, qu'elle soit gigantesque ou ridiculement modeste (exemple avec la bataille sur l'Île de Ceylan, au début de la série).
Par ailleurs, si on peut bel et bien qualifier Celestial Being de terroristes, il convient de faire quelques mises au point afin de montrer qu'avoir cette faction tenant le beau rôle dans la série n'est pas si immoral. En effet, dès le début, son idéal d'éradication de la guerre par la force est présenté comme paradoxal. De plus, Celestial Being ne s'attaque jamais aux populations civiles et, comme dit plus, s'oppose à toutes les forces armées du monde - elle n'est donc pas le bras armée d'un camp contre les autres.
Le deuxième partie du paragraphe cité ne voulant strictement rien dire, je ne la commente pas. Tout juste m'attarderai-je sur le terme "révélation fictive". Gundam 00 peut être considéré comme une œuvre de politique fiction d'anticipation, car elle se base sur la géopolitique actuelle. De là à lui imputer une volonté "révélatrice"... C'est prendre la crédulité du public japonais (ce qui n'est déjà pas très flatteur pour lui) pour une arrière-pensée des auteurs.
CitationLe personnage qui représente parfaitement le manège politique des Oligarques, n'est autre que l'immonde Ali Al Saachez. Secrètement à la solde des pays les plus riches, il a tantôt pour fonction d'envenimer les situations au Proche Orient en se faisant passer pour un musulman intégriste (relation avec le passé de Setsuna F. Seiei), tantôt pour la main exécutive de l'Occident afin d'éliminer les opposants politiques ou encore un mercenaire sanguinaire témoignant de la cupidité et de la corruption des plus hautes instances politiciennes occidentales pour assouvir leur pouvoir dans les pays en développement.
Al Saachez n'est pas à la solde de l'Occident, mais du plus offrant, ou plus précisément de celui qui lui donnera le plus d'occasions de se battre. Qui plus est, dans les exemples ici cités, il n'a jamais été établi que c'est "l'Occident" qui était son commanditaire. Son seul commanditaire connu étant Alejandro Corner, lui-même n'étant pas représentatif de "l'Occident" (bien qu'il soit ambassadeur des Nations Unies, il sert son propre agenda de méchant à la conquête du monde).
CitationÀ la surprise générale, Ali Al Saachez dont le studio avait prévu de le faire mourir dès la première saison, lui donne encore plus de crédit dans la deuxième saison face à la popularité que rencontre ce personnage détestable.
Citation à retrouver.
De ce que je sais, le réalisateur Seiji Mizushima voulait avoir dans sa série un méchant viscéral, à la limite de la caricature. C'est pour ça qu'il a gardé Al Saachez vivant.
CitationLa série animée, Gundam Double O est l'un des volets qui a rencontré le plus de succès depuis la création de la saga. À tel point, qu'un film d'animation est en cours de production où les auteurs eux-mêmes ont fait part de leur désir de continuer à s'exprimer sur cette actualité si passionnante.
Citation à retrouver - bis. Je n'ai vu nulle part que Mizushima et Kuroda (scénariste) avaient l'intention de continuer à incorporer l'actualité dans ce film, ce qui semple d'autant plus improbable pour qui a vu la série dans son entier vu que son intrigue n'a plus aucun lien avec une projection des problèmes internationaux actuels.