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La VF de Gundam SEED


La version française de Gundam SEED




nathalie_homsNathalie Homs - alias Maryu Ramius :
On connaît cette comédienne de Sara dans Angel Sanctuary, s'en sont suivis les rôles de Motoko Aoyama dans Love Hina, Maya Kamina et Reika Mishima dans RahXephon. Avec ces deux dernières interprétation, on peut constater que Nathalie Homs peut, en plus de sa voix naturelle, adopter deux tons complètement opposés : l'un grave (type "femme fatale/mûre"), l'autre très jeune, voire presque enfantin. Le contraste est saisissant !
Pour jouer Maryu Ramius, il lui faudra un certain temps d'adaptation, bien que dès le début elle soit largement à la hauteur. Sa maîtrise totale des commandes du genre "Variant, feu !" viendra vers la moitié de la série. Dès lors, on ne peut plus lui trouver de défaut, ni par rapport à la VO, ni par rapport à son interprétation. Nathalie Homs s'investit pleinement dans son rôle, et ça se voit ! Tout au plus pourra-t-on regretter le "Mou~ !" final, mais c'est de la faute des conventions de la VF.
Note attribuée : 9/10


agnes manouryAgnès Manoury - alias Natale Bajirule :
Voici une comédienne apparue récemment dans les doublages d'anime. Pourtant, elle a vite eu droit à des rôles importants comme Haruka Shitow dans RahXephon, Sara dans Overman King Gainer, et dans une moindre mesure Liza Hawkeye dans Fullmetal Alchemist et Alisa Uotani dans Fruits Basket. Elle possède un voix de femme d'âge moyen, sans grande particularité, mais d'une certaine manière très "sincère".
Dans le rôle de Natale Bajirule, Agnès Manoury rentre vite dans le personnage scolaire et distant, jouant très bien sa froideur. Mais, gros couac : les "feu !" qui sont, à mon grand dam, affreux. C'est quelque chose de fort dommage puisque sans ça son jeu est parfait. Néanmoins, l'une de ses dernières répliques dans la série vaut tout l'or du monde (terriblement claa~asse !).
Note attribuée : 7,5/10 ("feu !" coûte cher)


susan sindbergSusan Sindberg - alias Cagalli Yula Athha, Nicol Amalfi, narratrice :
Ah, en voilà une vétérane ! Comment l'oublier depuis qu'elle a si brillamment interprété Julia dans Cowboy Bebop ! On trouve également dans sa voxographie Elvy Hadhiyat de RahXephon, Saeko des récents City Hunter, Esmeraldas de Space Symphony Meatel et Cosmowarrior Zero, Integra de Hellsing, et divers rôles dans Card Captor Sakura. Cette comédienne est très douée pour jouer les petits garçons, les jeunes filles (garçons manqués compris), et les femmes fatales (Lust dans Fullmetal Alchemist, c'est elle).
Comment résumer nos impression sur la prestation de Susan Sindberg ? C'est bien simple. Avant la parution de la VF de Gundam SEED, on se disait qu'avec elle et Fabien Briche au casting, la "fameuse" scène de l'épisode 31 serait magistrale. Ce fut le cas. Bref, on peut être certain que sa présence est gage de qualité d'une interprétation. D'ailleurs, je trouve sa façon de jouer Nicol nettement moins crispante et criarde que celle de Mami Matsui. Par contre, on peut regretter quelques lignes de texte vers la fin de l'histoire, qui sonnent franchement "gnangnan". Mais comme pour Emmanuel Gradi, la faute en revient au texte (plus d'explication à la fni de l'article).
Note attribuée : 9/10


sabrina leurquinSabrina Leurquin - Lacus Clyne, Mayura Labatt :
Cette comédienne a fait très peu de doublage d'anime excepté ses rôles de Weda dans Hare+Guu et la présidente du fan-club de Yuki dans Fruits Basket. On voit dans Gundam SEED qu'elle peut tantôt avoir une voix de gamine/jeune fille, soit l'aggraver énormément ("Yurii~ii !").
Son interprétation de Lacus est somme toute excellente puisqu'elle restitue toute la niaiserie du personnage ainsi que sa poigne quand cette dernière se manifeste (c'est d'ailleurs très drôle d'entendre comment Emmanuel Gradi s'écrase alors). Pour le peu de réplique qu'a Mayura, on dira que c'est également bien joué !
Note attribuée : 9,5/10 (je peux pas saquer Lacus)


sybille tureauSybille Tureau - alias Flay Alstar :
Sybille Tureau est connue pour avoir joué Nala adulte dans les longs métrages du Roi Lion. Mais en matière d'anime, elle a notamment interprété Azusa Fuyutsuki dans GTO, Armitage dans Armitage III, Chun-Li dans Street Fighter II le film, Nanami et Diva dans El Hazard. Je n'ai personnellement entendu que sa voix "claire", donc pas de comparaison possible avec ses autres tons.
Force est de constater qu'elle joue Flay admirablement bien, et dans l'esprit du personnage. On perçoit la superficialité, la fragilité, la névrose, l'émotion. Bref, elle restitue toute l'humanité de son personnage, et ça, c'est bien !
Note attribuée : 10/10


frederique marlotFrédérique Marlot - alias Miriallia Haww :
Relativement discrète dans des les discussions sur les comédiens de doublage, elle est pourtant là depuis un petit moment à nous montrer son talent, principalement en tant que Victoria Celas dans Hellsing, Shinobu Maehara dans Love Hina, et Midori Kasugano dans Midori Days. Cette comédienne possède un voix de gamine pourrait-on dire, légèrement criarde peut-être, mais pas désagréable en soi, loin de là.
Son interprétation de Miriallia est tout simplement stupéfiante d'authenticité, l'émotion passe parfaitement. Que dire de plus, l'extrait est éloquent...
Note attribuée : 10/10


berangere jeanBérangère Jean - alias Erica Simmons, Ezalia Joule, Asagi Caldwell :
Voilà une des comédiennes qui a fait la renommée de Chinkel avec Susan Sindberg, Yann Pichon, Jacques Albaret, et Philippe Roullier au temps de Cowboy Bebop (elle y tenait le rôle de Faye Valentine) ! Bérangère Jean a également participé à Nadja, en tant que... Nadja, à Escaflowne en tant que Mirana, à Orphen en tant que Cleo, aux récent City Hunter en tant que Miki, et bien d'autres. Sa voix se prête aussi bien à des gamines qu'aux femmes sulfureuses (Faye !).
Pour Ezaria Joule, elle restitue bien le côté hargneux, voire belliqueux, du personnage. Idem pour Erica Simmons et sa face "protectrice". Ne parlons même pas d'Asagi (sous-rôle). Au final, un sans faute !
Note attribuée : 10/10


nathalie bleynieNathalie Bleynie - alias Eileen Canarva, Julie Wu Nien :
Cette comédienne a notamment joué les rôles de Mlle Moreau dans Card Captor Sakura, Ririn dans la nouvelle VF de Saiyûki, Katsumi dans Silent Möbius, et bien d'autres. Elle interprète très bien les jeunes filles, tout comme les femmes emplies d'assurance.
Il est dommage de ne la voir que cantonnée à deux sous-rôles, qu'elle interpète malgré tout de façon très professionnelle.
Note attribuée : 10/10






Au vu de pareilles notes, on peut se demander de quelle manière le bilan est "mitigé"... Déjà, enlevez les comédiens qui ne font que de la figuration, et gardez ceux qui jouent les rôles principaux. La moyenne doit chuter de 1 à 2 points. Ensuite concentrons-nous sur le personnage principal, et surprise, c'est celui qui a la pire note, et pas une bonne !
Le voilà le problème, confier un rôle aussi important à quelqu'un qui, bien qu'il soit parfait vocalement, joue de façon plus que moyenne le héros d'une série aussi attendue que Gundam SEED. On aurait même préféré Aurélien Ringelheim, rendu insupportable à cause des doublages de 4Kids qui l'ont collé un peu partout (et surtout sur "Sacha" de Pokémon), mais au moins plus vivant qu'un Hoshi.

Bref, c'était bien dommage de sacrifier un tel pan de l'histoire, mais si l'on relativise un peu, on se rend compte que le reste du casting a particulièrement bien fait son travail. Dans l'ensemble, nous avons donc affaire à une bonne prestation. Toutefois, elle est loin d'atteindre l'alchimie de celle de RahXephon, ou la maîtrise de celle de Ghost in the Shell - Stand Alone Complex.

Mais dans un doublage, il y a aussi les textes qui comptent. Et ici, comme pour Thierry Bourdon, le bas blesse...
Les 20 premiers épisodes sont basés sur les sous-titres de l'édition de BEEZ, réalisés par Jun-Ichi Takeda. Il n'y a donc aucun souci à avoir : le texte est fluide, aucun contre-sens à l'horizon, ni d'édulcoration significative.
Cependant, après cette période, les sous-titres n'étant pas terminés au moment où le doublage a eu lieu, ce sont les scripts étasuniens qui ont servi de base à l'adaptation. Et là, c'est le drame. La manifestation la plus visible de celui-ci est sans doute l'omniprésence des "s" derrière des termes propres, ce qui nous donne les "Plantz", les "Goun'zes", les "Dinn's", etc... S'en suivent des contre-sens, des édulcorations majeures (vocabulaire des "trois camés", entre autres), et des phrases d'une niaiserie/insipidité flagrante à la formulation plus comique que dramatique ("Le combat ultime, c'est de rester en vie", Mortal Kombat n'a qu'à bien se tenir...).

Si l'on fait abstraction de la prestation en demi-teinte de Thierry Bourdon, voilà le seul véritable, mais ô combien décisif, point faible de ce doublage.



Un grand merci à Animenewsnetwork.com, Algol de DVDAnime, et Mathilde Diacono et Philippe Christin de Chinkel pour leur précieuse aide à la collecte d'informations pour l'élaboration de cet article.
Rédigé, mis en images et en sons par Saga [cliquez sur les images, si vous ne l'avez pas déjà fait, juste pour voir ;)].