Cosmic-Era.com - V Gundam -
Présentation


L'année 1993 voit la création de la dernière série Gundam se déroulant dans l'Universal Century : "Mobile Suit V Gundam" (V pour "victory"). A cette époque, le studio Sunrise est en passe d'être racheté par Bandai, principal sponsor de la saga, et Yoshiyuki Tomino se voit de plus en plus oppressé par les exigences des producteurs. Ces évènements auront raison de ses nerfs, et ça se ressent énormément dans la série...


UC0153. Soixante ans après l'ultime soulèvement de Char Aznable, et trente après celle de Crossbone Vanguard, le pouvoir de la Fédération Terrienne n'a cessé de décroître progressivement. Même si dans l'inconscient collectif on ne se souvient pas de la révolte du Duché de Zeon, les vélléités séparatistes existent plus que jamais. Ainsi, profitant de la faiblesse du gouvernement Terrien, Side-2 se proclame Empire Zanskar, et montre ainsi à la face du monde son régime fasciste et belliciste ; à tel point que l'Empire envahira la Terre avec ses forces d'occupation militaire, la BESPA.
Devant les exactions de Zanskar, qui fait de l'éxécution publique à la guillotine, son symbole de terreur [ci-contre], et le laxisme de la Fédération, un groupe de résistants se forme (comme l'AEUG en son temps) : la Liga Militia. Cette organisation très bien infiltrée dans toutes les institutions a su se constituer une petite armée, avec vaisseaux et Mobile Suit. Mais tout ceci n'est rien en comparaison de son dernier projet : l'élaboration du Victory Gundam (nommé ainsi en souvenir d'un ancien MS blanc...).

La série commence dans les environs Woowig. Le jeune Uso Ewin survole la région de Kassarelia en parapente lorsqu'un Shakow de la BESPA croise son chemin. A cet instant, il ne sait pas encore qu'il va voler son MS à Cronocle Ashar, le propre frère de Maria Pia Armonia, reine de Zanskar ! S'en suivront des déboires qui conduiront Uso et son amie Shakti loin de Kassarelia, à la rencontre de la Liga Militia. Ces jeunes gens et leurs camarades, tous orphelins, seront malgré eux entrainés dans la guerre ravageuse qui oppose la milice à la dictature de la guillotine. Et c'est Uso qui sera en première ligne, puisque le pilote attitré, Marvette Fingerhat, étant blessé, c'est lui qui va prendre les commandes du tout nouveau Mobile Suit de la Liga Militia : le Victory Gundam...




Maîtrisant son MS dès la première seconde... Uso est-il New-Type ?


Les orphelins embarqués avec la Liga Militia deviendront des combattants tandis qu'ils s'éloigneront de plus en plus de ce qui était devenu chez eux pour rejoindre l'espace... Mais pour Uso et Shakti, c'est surtout une quête pour retrouver leurs parents. La jeune fille espère que sa mère est toujours en vie tandis que le garçon sait qu'il rencontrera à nouveau son père et sa mère, mais pas dans quelles situations. V Gundam est également marqué par une étonnante profusion de "méchants" sur lesquels se concentre un épisode, et où l'on apprend à les connaître au point même qu'on s'attache à certains, comme Fara Griffon pendant un temps, et surtout Godwald Hein. Supprimant plus que jamais le manichéisme, Tomino nous montre ici combien la guerre est vaine et absurde.

Mais cette preuve passe, malheureusement, encore mieux par la mort de très nombreux protagonistes de l'histoire, insignifiants ou pas, émouvants ou pas, que l'on croyait intouchables ou pas. Pour résumer, on dira que V Gundam c'est comme Z Gundam, mais en pire ; c'est du "kill'em all". Et finalement, on se surprend à déplorer toutes ces morts qui n'influent pas énormément sur le scénario, à déplorer que, justement, tant de sang et de souffrance ne soient répandus pour ne strictement rien donner ou servir. Mais V Gundam n'est pas une série vaine, bien au contraire, elle met en exergue la vanité de la guerre plus qu'aucune autre série Gundam, et la jeunesse de son héros exposé aux pires atrocités y est pour beaucoup.
La musique distillée avec maestria est un énième élément présent pour souligner le propos de l'œuvre et alimenter son pathos. Le graphisme, quant à lui, a pour mérite de rester constant.

Alors, au final, qu'est-ce que V Gundam ? A l'heure ou j'écris ces lignes et où mon visionnage de la série remonte à quelques mois déjà, je ne saurais vraiment le dire. Ce n'est pas à proprement parler un divertissement, c'est certain (bien que quelques touches d'humour viennent égayer des épisodes qui en ont cruellement besoin). Qui s'amuserait à voir des gens trépasser à tours de bras et de façon plus qu'injuste ? Non... Victory, c'est l'histoire d'enfants ruinés d'amour parental et qui, tirés du havre où ils vivaient en paix entre eux, découvrent un monde laid. C'est l'histoire des heures sombres de l'humanité vues par un regard naïf qui a encore tout à apprendre. Victory est une série qui a une âme, un propos. Et plus que pour paufiner sa culture Gundam, il faut la regarder ne serait-ce que pour arrêter de s'exalter devant les prouesses d'une machine de guerre divinisée qui défonce deux armées à elle seule...





titre victory

V Gundam est officiellement la série Gundam la plus longue, avec 51 épisodes. Elle n'est actuellement disponible ni en France ni aux Etats-Unis, et le prix des DVD japonais est suffisemment conséquent pour vous motiver à ne pas les acheter. Espérons toutefois que le pays de l'Oncle Sam les éditera prochainement, car cette série mérite d'être vue. C'est une grande leçon d'humanité, et d'histoire intemporelle...







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