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Saint Seiya Tenkai-Hen Jôsô ~ Overture


Saint Seiya
Tenkai-Hen Jôsô ~ Overture


Attention : une connaissance préalable de l'univers de Saint Seiya (les Chevaliers du zodiaque) est nécessaire à la lecture de cet article.

C'est le 14 février 2004 qu'est projeté pour la première fois dans les salles nipponnes le film Saint Seiya Tenkai-Hen Jôsô ~ Overture. Ce long-métrage a été produit après l'OVA retraçant la première partie du chapitre Hadès (Jûnikyû-Hen - le chapitre du Sanctuaire) alors que l'on attendait la suite de celle-ci. La réalisation fut confiée à Shigeyasu Yamauchi, et le scénario à Michiko Yokote, sachant que l'auteur du manga, Masami Kurumada, avait lui-même écrit les grandes lignes de l'histoire et fait publier quelques pages en guise d'introduction au film.
Mais au soir de l'avant-première du "Tenkai", Kurumada déclare sans ménagement "ce n'est pas mon Tenkai-Hen !"... Nous y reviendrons et poursuivrons plus bas.


seiya chaiseLa Guerre Sainte qui opposait Athéna à Hadès est maintenant terminée, et elle s'est soldée par la défaite du seigneur des ténèbres. Malheureusement, ce fut au prix de la santé de Seiya, qui se retrouve à présent dans un état catatonique. En effet, alors qu'Hadès pointait son épée vers Athéna, c'est le Chevalier Pégase qui l'a reçue de plein fouet, droit dans le cœur. Bien que toujours vivant, son esprit et son Cosmos semblent "vérouillés"...
Alors que Saori s'occupe paisibilement de lui dans le chalet des Kidô, trois émissaires font leur apparition au coucher du soleil. Trois Anges : Icare, Odyssée, et Thésée. Leur présence n'a qu'un but : appliquer le sentence prononcée à l'encontre de celui qui a défié les dieux - la mort. Saori a beau s'interposer, l'apparition soudaine de la pleine lune et de sa sœur Artémis la contraindront à faire un choix cornélien : céder le contrôle de la Terre à la déesse lunaire et expier ses fautes, ou voir Seiya exécuté. Elle choisira la première option.
Quelques heures plus tard, Seiya sort de sa léthargie après avoir revu l'instant où l'épée d'Hadès l'a transpercé. Il réalise immédiatement que Saori n'est plus à ses côtés, il part donc aussitôt au Sanctuaire. Mais ce qu'il l'y attend dépasse l'entendement : tout a changé. "C'est désormais le Sanctuaire d'Artémis" lui annoncent Shaina, Jabu, et Ichi. Et malgré tous ses efforts, le toujours Chevalier Pégase n'arrivera même pas à porter ses Météores contre ceux qui se dressent devant lui. Un long chemin commence pour lui, à la recherche d'Athéna et de son salut...


seiya tenkai

Pour Seiya, c'est le monde à l'envers !



Personnages principaux :

- Seiya : à peine sorti de son coma, il devra déjà aller se battre pour retrouver Athéna. Sur le chemin qui mène à elle reposent les corps de ses amis, et se trouve un mystérieux opposant. Et tout au bout de la route, il participera à un choc prométhéen...
- Athéna/Saori : pour sauver Seiya, elle a accepté de verser son sang. Mais pourra-t-elle jamais renoncer à son devoir de protéger la Terre et les humains, que les dieux abhorrent tellement ?
- Tôma : l'Ange Icare. Humain qu'Artémis a accepté à son service, il ne rêve que de devenir un dieu, et compte prouver sa valeur en tuant Pégase. Il semble pour cela avoir renié son humanité. Son nom peut être traduit par "Adversaire du cheval".

seiya athena toma icaros

Seiya - Athéna - Tôma d'Icare


Masami Kurumada, connu pour n'avoir pas fait grand chose pour Saint Seiya et lors de l'élaboration du manga (ses assistants se chargeaient de tout, même du scénario), a renié ce film du Tenkai et est parvenu à faire éjecter Shigeyasu Yamauchi et Michiko Yokote. Pourquoi ? Parce qu'on ne l'aurait pas consulté pour les modifications scénaristiques. Amusant d'entendre ça de la part de quelqu'un qui n'a pas daigné assister aux réunions de travail sur la suite de l'œuvre sensée être sienne... Quoi qu'il en soit, monsieur n'a pas aimé et l'a fait savoir, ce qui nous a donné cet immondice de Meikai-Hen (peut-être objet d'un prochain article).
Mon avis personnel à l'opposée : ce film, Tenkai-Hen Jôso, est ce qu'il y a de mieux dans tout Saint Seiya ! Et je vais vous dire pourquoi...

ikki shunTout d'abord le scénario. Bien qu'assez simple dans son ensemble, voire parfois brouillon (on voit que les réécritures ont été nombreuses), il commence déjà par se jouer des clichés des quatre précédents films de Saint Seiya, qui copiaient tous le même schéma. Ainsi, l'exemple le plus flagrant reste sans doute l'arrivée d'Ikki du Phénix, venu aider son frère Shun. Alors qu'il débarquait en sauveur de sa lavette de frère à chaque film, il se fait ici dérouiller par Thésée, et ne pourra vaincre celui-ci qu'en se battant aux côtés de son frère, en Chevaliers égaux. Aussi, la thématique finale est exaltante : "A quoi servent les dieux ?" demande Seiya. Nous aussi, on se le demande. La réponse est à la fois belle et éblouissante, car l'on assiste à l'émancipation de l'Homme vis-à-vis des dieux !
Le scénario couplé à la mise en scène, déjà indépendemment superbe, nous permet de nous attacher à Seiya, qui n'était jusque-là (avant le Jûnikyû du moins) qu'un héros de Shônen tout ce qu'il y a de plus bourrin. Or, il est ici fragile, en pein doute. Sa quête de l'amour est aussi devenu celle de sa vie, et peut-être de l'humanité toute entière.
La réalisation est particulièrement savoureuse, en permanence à la recherche d'un esthétisme de la forme et des détails. On notera les ralentis et déformations typiquement "Yamauchiens", ainsi que la métaphore filée de l'eau. Les combats revêtent ainsi une dimension particulière : ils ne sont plus simplement exaltants ou cathartiques, mais ils sont chorégraphiés avec grâce.
seiyaGraphiquement, à part des plans moches que l'on peut compter sur les doigts d'une seule main, on assiste à du très très (très) beau. Shingo Araki et Michi Himeno s'en sont donnés à cœur joie, pour le régal de nos yeux. Certains arrêts sur image pourraient même faire office d'illustration ou de dessin à part entière tellement ils sont beau (voir la grande image plus haut).
Côté doublage, Tôru Furuya (Amuro dans Gundam) nous sert une prestation d'une intensité rare, et ses collègues ne déméritent pas non plus. Il parait même que quelques larmes ont coulé lors du doublage du film, tellement l'émotion était vive.
Enfin, la musique de Seiji Yokoyama, peut-être pas autant en forme que pour la série, porte le film jusqu'au ciel, en particulier les chœurs qui ne sont pas sans rappeler ceux des BGM d'Asgard. Les thèmes épiques et nostalgiques ont tous leur dimension.

Je ne vous ai même pas dit la moitié des raisons qui me font adorer ce film, car au-delà des mots, c'est avec un ton, une voix, une persuasion qu'il me faudrait vous les exprimer. Alors pour terminer, je ne peux dire que "c'est génial !", et plus sérieusement "Saint Seiya était une légende, c'est maintenant un mythe".
Vous qui ne regardiez Saint Seiya que pour la baston (drôle d'idée), convertissez-vous à la poésie ou allez-vous-en. Ce film du Tenkai, déclassé par le vulgaire Kurumada de suite de la série à histoire parallèle, récèle une beauté qui ne trouve d'égal que dans le film "Abel" ("Shinku no shônen densetsu") de Saint Seiya.

Bref, je conseille ce film à tous, disponible pour pas cher en officiel en plus ! Sur ce, n'oubliez jamais... Never Stop ! ;)



"Le Cosmos surpassera-t-il les dieux ?"


Titre : Never | situation : ending du film "Saint Seiya Tenkai-Hen Jôsô ~ Overture" | compositeur et arrangeur : Yôgo Kôno | auteur : Nobuo Yamada | interprète : Make Up.
[version courte de la fin du film à l'écoute]



Ecrit par Saga.