Je viens de finir le visionnage des 12 épisodes qui constituent une série d'animation japonaise totalement atypique sortie en 2008, j'ai nommé
Kaiba. Je suis un peu sous le choc mais je vais faire de mon mieux pour vous en parler.
SynopsisDans ce monde, les souvenirs peuvent être convertis en données, que l'on peut extraire, déplacer, modifier, effacer à loisir. Dans ce monde, il suffit d'introduire ces données dans n'importe quel support pour changer de corps. Dans ce monde, la mort n'existe pas.
Mais dans ce monde, seuls les riches et les puissants changent de corps comme de vêtements. Les autres sont condamnés à vendre leur corps ou leurs souvenirs pour survivre.
Dans ce monde, Kaiba se réveille sans aucun souvenir personnel. Un pendentif représentant une jeune fille est la seule piste qui le relie à son existence oubliée...
CommentaireSi vous croyez que c'est encore une énième histoire de mec amnésique qui va rechercher son passé, vous vous trompez. C'est seulement ce qu'un résumé de la situation initiale peut laisser penser. En fait, Kaiba est une œuvre totalement originale, et j'insiste bien sur ce point, car j'avais fini par croire que les Japonais étaient infoutus de créer des univers de toute pièce, et Kaiba est venu me détromper de la plus belle des façons.
Kaiba s'impose comme une série unique, qui ne cherche pas à plaire au plus grand nombre mais bel et bien à proposer une animation artistique pétrie de l'émotion la plus pure. Il faut savoir qu'elle a été diffusée sur une chaîne payante sans publicité, c'est pourquoi le maître-mot n'est pas "fan-service" mais "créativité". Finalement oui, les Japonais sont capables de grandes choses, il faut juste qu'on les laisse triper plutôt que de leur demander de la rentabilité.
Et question trip, on est servi. Déjà le parti-pris graphique, qui rebutera la jeune génération de Bleachards, s'inspire des dieux du manga tels que Tezuka et Ishinomori : formes rondes, simples, enfantines, couleurs chatoyantes, charadesigns sans limites. La relation entre le corps et l'esprit étant une des thématiques de l'anime, il était nécessaire de s'affranchir de toutes les considérations esthétiques de base afin d'octroyer une liberté totale aux dessinateurs. Je vous invite par ailleurs à regarder l'opening et l'ending linkés plus bas, qui vous donneront une bonne idée du graphisme tout en vous permettant de savourer l'OST pour le moins magnifique de cette série.
C'est pourtant dans le traitement émotionnel que Kaiba dévoile toute sa grandeur, avec des historiettes sublimes pour les 6 premiers épisodes, bientôt rejointes par un scénario plus dense touchant à l'identité de Kaiba. Les épisodes en one-shot sont des pures merveilles de tendresse et de réflexions sur la vie, la mort, le corps, l'esprit, les souvenirs, l'âme, les liens complexes et parfois plus ténus qu'on ne le pense entre toutes ces choses. Il y a toujours matière à se questionner sur soi-même et à lâcher une larmichette.
La suite du scénario est plus complexe mais tout aussi savoureuse. On est surpris par de nombreuses révélations qui créent des retournements de situation vraiment inattendus. Jusqu'au dernier épisode, qui emprunte une thématique chère à Evangelion (mais je n'en dis pas plus^^).
Inutile de m'épancher plus avant sur la question de cet anime, que je ne suis pas loin de qualifier de petit chef-d'œuvre. "Petit" car il ne rencontrera pas tout le public malgré ses qualités indéniables : après tout, ce n'est pas dans Kaiba qu'il faudra chercher de la baston, des gros nénés ou des robots géants (quoi que...^^) ! On y trouvera par contre tout le reste : exploration, romance, suspens, drame, trahison... De quoi créer beaucoup de souvenirs, que je n'effacerais pour rien au monde.
http://www.youtube.com/watch?v=QW_ueoa-1hg