Séries US

Démarré par Mellorine, 10 Octobre 2010 à 22:11:56

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G-00WDeathmes

#90
Citation de: Mellorine le 24 Octobre 2014 à 21:39:26
je ne comprends toujours pas comment on peut considérer ça comme regardable passé l'âge de 10 ans.
Je rappelle qu'on est sur un forum ayant pour base une série qui vise un public a peine plus âgé. Je dis ça, je dis rien. :troll:

Citation de: Mellorine le 24 Octobre 2014 à 21:39:26
Mais les persos hystériques qui courent tout le temps en vannant alors que le monde est menacé,
Ça me rappelle One piece sinon.

Jeannot

en parlant de trucs ayant pris la poussière, mes parents se sont rachetés en DVD l'intégrale des missions impossibles (9 saisons quand même).

ca a vieilli mais ça reste franchement regardable pour se détendre :)

et jim phelps quoi, le seul mec qui n'ait pas changé durant toute la série ^^ (et ptêtre le black aussi, dont je me souviens plus trop le nom, maurice ou morris...)

Mellorine

Citation de: G-00WDeathmes le 25 Octobre 2014 à 15:21:07
Ça me rappelle One piece sinon.
Ben non, dans One Piece, ils se battent, au moins. Y a quelque chose de plus que des gens qui courent. J'ai vu 2 saisons de la nouvelle mouture de Dr Who et je n'ai pas d'autres souvenirs que des personnages qui courent, que ce soit pour fuir, pour s'échapper, ou pour rattraper quelqu'un. Ils courent tout le temps, et ça me stresse. Y a pas de scènes d'émotion, de moments calmes : le rythme est toujours effréné, essoufflé, entre une blague, un sprint, et une blague en sprintant. Je ne suis pas détendue quand je regarde un truc pareil, et surtout, je ne suis pas émue. Pour moi, c'est un critère fondamental. Et dans One Piece, je chiale tout le temps.

avenger

"Vous devriez rajouter des pénis en érection"
Geralt de Riv

G-00WDeathmes

Je citais One piece pour le coté "On se met la moitié du monde à dos avec le sourire".
Et le Docteur se bat a sa manière, et refuse d'avoir recours a la violence. Tu n'a pas du être attentive pour louper ça. Et si, Doctor Who a ses moments de calme et d'émotion, c'est de la mauvaise foi de le nier.
[spoiler]Même si j'aimais pas trop Rose dans la seconde saison, la fin de celle-ci dégageais quelque chose de fort. Le final de la saison 4 et le spécial qui suis sont parmi les moments qui m'ont le plus marqués en série TV ces dernières années, anime compris.[/spoiler]

Spave

sonic screw driver deus ex machina.
Official drama provider.
AEUGisthan.

G-00WDeathmes

C'étais déjà le cas dans l'ancienne série, ça dépend des périodes.

Mellorine

Arf, quand on y arrive pas, on y arrive pas ! Je suis convaincue des qualités de la série, qui est quasi unanimement adorée dans le monde entier. C'est juste moi qui y suis réfractaire, mais je ne remets aucunement en question les goûts de chacun, même si je peux être un peu cruelle, c'est certain. Les joies du trolling, merde !

Ce soir, je vais vous parler d'une autre série qui fait le consensus, sauf que celle-là même moi je l'adore, ça veut tout dire. Il s'agit de Orange is the new black, une série originale Netflix que vous trouverez exclusivement sur cette plateforme. Elle compte à ce jour 2 saisons et un total de 26 épisodes. Une suite est d'ores et déjà prévue pour l'été prochain, et je compte les minutes qui me séparent de la reprise tant je suis à fond.

Piper Chapman est une trentenaire bobo new yorkaise fiancée à un aspirant écrivain. Elle aurait tout pour être heureuse, sauf que son passé l'a rattrapée : quand elle était étudiante en quête de sensations fortes et un peu lesbienne sur les bords, sa nana, une trafiquante de drogue, lui avait fait transporter de la dope. Le procès a eu lieu 10 ans plus tard, et son ex a balancé Piper : la voilà condamnée à 16 mois de prison. Dans cet environnement hostile, elle va se découvrir des ressources que personne n'aurait pu soupçonner, et montrer qu'elle n'est pas la potiche blonde que tout le monde s'imagine.


Alors je sais, mon pitch est tout naze. Il ne donne pas du tout envie de regarder la série, d'ailleurs moi non plus je n'avais pas envie de la regarder quand j'avais entendu parler d'une série qui se passe dans une prison pour femmes, avec une héroïne qui n'a rien à faire là. Sauf que dans l'exécution, c'est génial.
Il s'agit d'une dramédie : c'est le mot à la mode qui veut dire que le show a des passages comiques et des passages dramatiques. C'est une position "cul entre deux chaises" généralement assez casse-gueule, mais OITNB excelle à cet exercice. On va du rire aux larmes d'une séquence à l'autre, l'alternance des émotions étant savamment rythmée grâce à une exposition des personnages par flashbacks classique mais diablement efficace, si bien qu'ils nous deviennent rapidement intimes et très attachants.
Mais le maître-mot de la série, c'est quand même le suspens, et on se prend à enchaîner les épisodes sans pouvoir s'arrêter, tant les péripéties de Piper, Red, Taystee, Daya et les autres, nous tiennent en haleine. La saison 2 est même un modèle du genre : bien meilleure que la première (ce qui est une gageure en soi !), elle pose des enjeux insoutenables, toujours dans cette ambiance douce-amère qui fait de OITNB un merveilleux divertissement sorti des mains d'un véritable diamantaire de la télévision.

Si vous êtes rebutés par mon pitch ou par les petits défauts des premiers épisodes (un personnage masculin, Pornstache, est vraiment clichesque, mais ce problème est réglé assez rapidement), persévérez et vous allez découvrir LA série du moment. C'est bien simple : tous les gens que je connais l'adorent, c'est un carton plein ! Si vous êtes un gros con avec l'esprit de contradiction, vous allez faire semblant de ne pas aimer, mais en fait au fond de vous, vous adorerez, et je le sais. Alors faites-vous un peu plaisir, et regardez une série qui va vous en donner pour votre argent ! Ça fera date, alors ne passez pas à côté du train en marche comme vous avez pu le faire avec Breaking Bad. OITNB, c'est le truc à voir, maintenant.

Et un dernier argument : y a plein de sexe lesbien. Si avec ça, je vous ai pas ferrés...!

G-00WDeathmes

Citation de: Mellorine le 30 Octobre 2014 à 22:23:32
Arf, quand on y arrive pas, on y arrive pas ! Je suis convaincue des qualités de la série, qui est quasi unanimement adorée dans le monde entier. C'est juste moi qui y suis réfractaire, mais je ne remets aucunement en question les goûts de chacun, même si je peux être un peu cruelle, c'est certain. Les joies du trolling, merde !
Je te rassure, je comprend bien qu'on puisse ne pas aimer, je réagissais juste vis a vis de tes arguments que je trouvais injustifiés.

hebiko

Bon alors vu qu'il parait que c'est la série qu'il faut voir, aux multiples récompenses avec un des meilleurs scénar jamais écrit, j'ai commencé Baking Bread Breaking Bad
L'opinion que je formule est faite alors que j'en suis à plus de la moitié de la saison 2 (épisode 7).

Eh bien... j'aime pas trop, pour faire court.
Non pas que j'en attendais beaucoup, personne autour de moi ne me l'avait survendu et je me méfie par avance aux critiques "pro". Du coup j'ai vraiment regardé en ayant en tête que c'était une bonne série qui traitait de la drogue et de l'entrée dans ce milieu d'une personne qui n'aurait jamais dû s'y trouver mêlé.

Le problème se situe à plusieurs niveaux pour moi:

-Le héros, Walter White est atteint d'un Cancer et doit obtenir de l'argent pour se soigner et aussi subvenir aux besoins de sa famille (vu que sa femme est un peu une parasite/hippie, ne parlons pas de sa soeur d'ailleurs qui est un personnage exécrable). Sur le papier, comme ça, ça parait comme une bonne option de se lancer dans le traffic. Mais dès les premiers épisodes, on voit son entourage se mettre en 4 et lui proposer de l'aide: ses anciens collègues se proposent de le faire travailler dans une boite avec assurance maladie incluse et un excellent salaire (le mec est prix Nobel et il enseigne au lycée avec un salaire qui ne lui suffit pas pour vivre, il s'en plaint même). Il est même sous entendu qu'il avait fait une grande découverte et que ses potes ont fondé une boite qui brasse des millions grâce à ça. Si encore ils cherchaient à l'en éloigner je comprendrais qu'il soit passé à autre chose mais non, ils l'invitent, proposent de lui fournir l'argent. Walter refuse à cause d'une trahison rapidement évoquée et dont on ne sait toujours rien au bout de 2 saisons. Désolé mais pour moi sa réaction est débile, il aurait été plus logique de le faire accepter et d'éventuellement avoir mis des problèmes découlants de ce choix ou d'expliquer quelle est cette "trahison".

- Je m'attendais à une série où l'on verrai plus la fameuse "drogue" et le fameux décor "illégal" dans lequel White s'est engouffré. Au final l'argent brassé, la came, ce sont surtout des excuses placer des scènes de disputes dans sa famille suite à ses absences prolongées et le secret qu'il garde sur ses activités. Il y a des petits passages intéressants, notamment quand il nous fais découvrir des substances qui lui servent par exemple à détruire une serrure ou faire exploser une pièce.

- L'aspect famillial est trop mis en avant pour moi, White se crée lui même ses problèmes et au final on passe plus de temps sur les disputes avec sa femme qu'avec des pros de la drogue.

- Enfin, la série est lente. Il y a des scènes où on sait à peu près où ça veut nous mener et pendant 5/6 minutes on se tape des dialogues inutiles (exemple: la scène du Taco empoisonné). Difficile pour moi de la regarder sans faire quelque chose à côté.

Donc voilà, au bout de 1 saison et demi je m'ennuie et j'ai peur de perdre mon temps à regarder la suite. je laisse en stand-by pour le moment, ne comprenant donc pas ce qui a justifié tout ce ramdam autour de cette série.
Viendez sur le chan! Serveur: irc.nanami.fr chan #aeug

Mellorine

#100
Contre toute attente, Breaking Bad n'est pas du tout une série sur la drogue. Si ça avait été le cas, je ne l'aurais jamais regardée car c'est une thématique qui me rebute au plus haut point. C'est une série sur le personnage de Walter White, un homme faussement gentil et doux, qui contient en lui les germes d'une descente aux enfers logique, de par sa personnalité et son parcours.

Professionnellement floué et réduit à l'état de professeur que personne n'écoute, sa seule réussite tient dans sa petite famille, mais sa fierté de scientifique et tout simplement d'homme est toujours présente en lui, et le conduit toujours plus loin au fil des 5 saisons. Ce n'est absolument pas un héros et encore moins un homme parfait et raisonnable, comme tu t'attendais à ce qu'il soit. Non, il est humain, avec ses failles, ses mauvais choix, ses décisions basées sur la fierté et non sur le pragmatisme. Personnellement, je le comprends parfaitement (peut-être parce que moi aussi je fais partie des losers), alors que toi qui es terre-à-terre et successfull, tu le trouves con. Mais en fait, il est vraiment con. Tu n'as encore rien vu ! Il est comme tous les gens : paradoxal, imbu de sa personne, manipulateur, et souvent pathétique même dans ses flamboyantes réussites, car il bâtit un empire pour des gens qui ne veulent que son affection.

Cela dit, tu le verras si tu décides d'avancer : l'univers de la drogue est de plus en plus présent au fil des épisodes, mais n'oublie pas que Walter n'est pas un dealer. Son domaine, c'est le labo, pas la rue. Et concernant les lenteurs, je ne les ai pas vues, car pour ma part, l'ambiance est fondamentale dans une série. C'est ça qui distingue la bête série d'action/suspens à la Luc Besson, du chef d'oeuvre où on écrit les personnages, où on filme les décors avec amour, où on construit un univers graphique, sonore, une ville, des interactions et, le plus important de tout, des émotions. Les lenteurs, comme tu dis, sont les forces de cette série, les moments les plus intenses, où tout se joue dans les regards, les silences, les plans sur un camping-car perdu dans le désert. Si tu n'aimes pas, sache que le suspens va grandissant au fil des saisons, pour trouver son apogée dans la saison 4 qui est extrêmement prenante. La série, au départ presque comique, avec son Walter en slip kangourou, ses cadavres qui traversent les plafonds et ses bombes chimiques rigolotes, devient très sombre, petit à petit, en même temps que son personnage principal, et à rebours de Jessy qui tente de se rapprocher de la lumière à mesure que son acolyte se plonge tout entier dans la nuit.

Et de toute façon, mon personnage préféré, c'est Hank.

Mellorine

#101
Il est nettement moins facile de parler des séries qui nous laissent une opinion mitigée plutôt que de celles qu'on adore ou qu'on déteste. C'est pourquoi j'ai mis plusieurs semaines avant de me motiver à écrire une présentation de la première saison de Bates Motel, la seule disponible sur Netflix actuellement. Du haut de ses 10 épisodes, elle permet toutefois de se faire une bonne idée de la série, et de savoir si oui ou non, elle mérite toutes les louanges qu'on entend à son propos. Mon introduction vous aura déjà dévoilé ma réponse à cette question, mais développons un peu.

Le plus grand mérite de Bates Motel, c'est que l'envie de voir la série m'aura forcée à regarder - enfin ! - le film culte Psychose. En effet, Bates Motel en est une espèce de préquelle, ayant pour volonté de raconter comment le jeune Norman Bates est devenu le personnage fascinant du film d'Alfred Hitchcock. On s'attend donc à un show très psychologique, faisant la part belle à des dialogues intenses et ciselés de main de maître entre une mère abusive et castratrice, Norma, et un fils en pleine décomposition de son ego, Norman.
Eh bien, de cette sorte, il y aura UN dialogue, dans la première moitié du premier épisode, et les scénaristes estimeront que tout est dit, qu'ils ont bien effectué le lien avec le film, qu'ils ont expliqué comment Norman Bates deviendra Norma(n) Bates, et qu'ils n'ont plus qu'à faire une série très classique, multipliant les références au film mais s'affranchissant du moindre effort d'écriture.
Il s'avérera finalement que Norma et Norman ont installé leur motel dans une ville complètement barge, vivant sur l'économie du cannabis, où tout le monde est tueur, trafiquant, violeur et/ou esclavagiste, où chacun se promène avec un gros calibre sans éveiller les soupçons et où on peut, quand on a été un vilain garçon, se retrouver brûlé vif et pendu dans les ruelles sordides du patelin. Normal, sans mauvais jeu de mot.

Il est vrai que raconter Norman Bates, ça ne méritait pas plus qu'une mini-série, ou un film ; en tout cas une oeuvre courte, à l'ambiance terriblement pesante, voire claustro, et, je me répète, aux dialogues parfaitement écrits. Mais lorsqu'on apprend qu'on a à faire, aux manettes, à l'un des créateurs de Lost, tout s'explique enfin : devant son incapacité totale à écrire une série prétendument psychologique, on a multiplié les psychopathes, les cliffhangers, les retournements de situation les plus absurdes, de façon à créer une série totalement artificielle, qui n'a plus rien à voir avec son titre et son ambition d'origine.
Car le vrai problème de tout ça, c'est que, si on en croit Bates Motel, ce pauvre Norman a bien plus d'une raison d'être un gros taré. Et la moindre de toutes, c'est bien sa mère ! Le fait qu'il vive dans cette antichambre de l'enfer amoindrit totalement l'influence de celle-ci sur le personnage qu'il deviendra. La série, par son écriture immature, bousille complètement son propre concept et propose une nouvelle lecture de l'oeuvre d'Hitchcock que son maître aurait sans doute désavouée.

A part ça, c'est joliment filmé, et j'apprécie tout particulièrement l'ambiance graphique intemporelle dans laquelle s'inscrit la série. Les personnages, à la fois sont habillés à l'ancienne et utilisent des iPhones (pff, applefags), sans que cela soit choquant le moins du monde. Ce choix judicieux permet de placer le récit dans toutes les continuités possibles, et donne beaucoup de cachet à l'ensemble.
Ses comédiens, par ailleurs, sont plutôt bons, mais leurs lignes de texte sont tellement stupides qu'elles m'empêchent d'avoir le moindre attachement pour leurs personnages.
La série est toutefois curieusement addictive, puisque j'ai réussi à finir la saison sans trop de difficulté. Pourtant je n'avais pas envie de connaître la suite, que je savais pire à chaque épisode. C'est encore une des choses qui la rapprochera de Lost : c'est à chier, oui, mais on a parfois le malsain plaisir de sniffer du caca. Pas vous ?

Mellorine

#102
Je pensais vraiment me faire des ennemis en critiquant Bates Motel, mais que ce soit ici ou sur Facebook, personne n'a remis en question mon opinion sur cette série, parce que personne ne l'avait vue.
J'ai donc décidé, cette fois-ci, de vraiment bousculer mes lecteurs, en m'attaquant à une série qui fait fureur ces dernières années, surtout auprès de la critique car ses audiences assez faibles lui ont valu plusieurs menaces d'annulation. Mais, parce que la série est prestigieuse, tant par son sujet que son réalisateur, NBC nous achemine vers une saison 3 qui ravit tous les fans du show, et me laisse désespérément froide.
Je parle bien sûr de Hannibal, dont j'ai vu la première saison sur Netflix.

Il est inutile de vous planter le personnage de Hannibal Lecter, mais étant donné qu'il n'est pas à proprement parler le héros de la série, je m'en vais la pitcher tout de même.
Will Graham est prof en criminologie à Quantico, la base de formation du FBI, pour lequel il travaille aussi comme consultant. En effet, celui-ci a la mystérieuse capacité, lorsqu'il voit une scène de crime, de se mettre tant et si bien dans la peau du tueur, qu'il reconstitue parfaitement le meurtre dans son esprit et parvient sans peine à profiler son auteur.
Mais son empathie démesurée n'est pas franchement très bonne pour sa santé mentale. Aussi, son boss le fait suivre par un psychiatre chargé de surveiller l'état psychologique de Will. Et ce psychiatre, je vous le donne en mille, c'est Hannibal Lecter, qui a tôt fait de vouloir faire de Will son meilleur copain, car il voit en celui-ci une personne capable de le comprendre, et peut-être, qui sait ? de devenir comme lui, un enculé de psychopathe.


Je n'ai pas pu écrire ce pitch autrement qu'en y mettant de l'humour, parce que la série n'a pas du tout rencontré mon adhésion pour de nombreuses raisons.
Alors oui, la photographie est jolie, merci Bryan Fuller, showrunner qui avait déjà fait des merveilles à ce niveau-là sur ses précédentes œuvres. C'est bien parce que j'aime ce mec que j'ai décidé de regarder cette série qui, a priori, n'était pas du tout faite pour moi, car je déteste les histoires de tueurs en série, de psychopathes et autres connards qui sont les héros des temps modernes alors que le monde part déjà suffisamment en sucette pour qu'on y vénère des êtres maléfiques.
Je suis passée outre ces considérations, et j'ai tenté le coup, ayant envie d'arrêter entre chaque épisode, voire au milieu de chaque épisode, mais allant jusqu'au bout de la saison par pur esprit journalistique masochisme.

Parce que c'est un peu ridicule, tout ça. Ces meurtres hyper esthétisés, stylisés à l'extrême, aux motivations parfaitement conscientes et pragmatiques, excessivement gores par complaisance et volonté évidente de choquer par la beauté de l'horreur... c'est tout à fait à l'opposé de la réalité des meurtres en série.
Entre le mec qui fertilise des corps humains enterrés vivants pour faire pousser des champignons, ou celui qui met à nue les cordes vocales de ses victimes pour jouer de la musique en les frottant avec un archet, on navigue dans le plus pur grotesque, et il est impossible de croire une seule seconde à la véracité de ces histoires. Tout est trop propre, trop conscientisé, il n'y a aucune place pour la folie, la pulsion. Ici les tueurs sont tous de grands artistes incompris, en phase avec leurs instincts parfaitement maîtrisés.
Le seul personnage qui ne se maîtrise pas, finalement, c'est Will Graham, dont les mimiques faciales ininterrompues montre bien à quel point il porte toute la misère du monde sur ses épaules d'autiste Asperger (la grande mode de ces dernières années). Petit à petit, dérouté par ses séances de psychanalyse absurdes avec le bon docteur, il fait ou croit faire n'importe quoi, et les scènes d'hallucination hyper esthétiques et symboliques se succèdent les unes aux autres pour faire croire à une série hautement psychologique.
Or, la palme du risible revient bel et bien aux relations entre les personnages, qui n'ont aucune logique. Le boss de Will s'inquiète pour ce dernier, mais le pousse à bout pendant toute la saison. La psy de Lecter le soupçonne très visiblement d'être un peu foufou sur les bords, mais le défend (on me dit dans l'oreillette de regarder la saison 2, mais j'ai autre chose à foutre). La journaliste d'investigation, personnage le plus niais et mal écrit de sa génération, assiste à une éviscération sans sourciller, mais continue d'accuser Will d'être barge. Le pire, c'est "l'adoption" par Lecter et Graham d'une gamine dont ils ont tué le père meurtrier. Cette trinité de personnages repousse les limites du grand n'importe quoi, mais il serait spoiler que d'en dévoiler davantage, et je suis certaine que vous mourez d'envie de regarder la série donc je n'en dirai pas plus. Et j'ai perdu trop de temps à parler de cette série alors qu'il faut absolument que j'écrive sur The Killing qui est hautement géniale (teasing de fou).

Bref, je passe mon chemin, après une saison regardée entre soupirs d'exaspération et rires nerveux devant les problèmes d'écriture manifestes de l'ensemble. Comme pour Bates Motel, il n'y avait pas matière à pondre une série en plusieurs saisons sur la rencontre entre Graham et Lecter. Mais NBC a voulu le faire, et a appelé pour cela des scénaristes adolescents avides de tripes et de trips, maîtrisant suffisamment les ressorts du soap pour créer des intrigues secondaires sans intérêt (mensonges, quiproquo, relations amoureuses, flashbacks, etc).
N'est pas Les Soprano qui veut. On n'écrit pas une série psychologique avec un carnet à dessins. Dans Hannibal, l'esthétique est la seule qualité qui sauve les meubles, mais c'est aussi l'aspect qui ruine la crédibilité de l'ensemble. Un gâchis.

Et maintenant, défoulez-vous !

Mellorine

Puisque je suis en arrêt maladie au moment où mon PC agonisant ne me permet même plus de faire des folies sur Karafun, il faut bien que je m'occupe sainement. Alors j'ai commencé le montage de mon Elf Bullock, ce qui devrait faire plaisir à mon cher Spave (par contre ça va être un vrai cauchemar à préparer pour la peinture, cette saloperie), et maintenant je vous offre ma prose délicate à propos d'une série totalement surprenante découverte récemment, et dévorée entre tous les trains que j'ai eu à prendre ces derniers jours.
L'oeuvre en question compte à ce jour une saison de 10 épisodes d'une heure chacun environ, et a été diffusée sur Showtime, dont elle est la nouveauté qui a décoiffé la critique cette année, si bien qu'une seconde saison a été commandée. Il s'agit de l'intrigante et addictive The Affair.

Noah, 45 ans, marié et père de quatre enfants, part en vacances d'été avec toute sa famille. Dans cette petite bourgade côtière où il passe ses journées à essayer d'écrire son deuxième roman auprès de beaux-parents richissimes qui n'ont aucun respect pour lui, il rencontre une serveuse de restaurant sexy, provocante, qui le séduit par son mystère et sa liberté.
Alison, 32 ans, mariée et endeuillée par la mort tragique de son enfant, est serveuse dans le restaurant d'une bourgade côtière touristique où tout lui rappelle le drame qu'elle a traversé. Elle rencontre un père de famille sympathique quoi qu'un peu lourd, qui la séduit par sa gaucherie, et par la perspective d'un nouveau départ, d'une renaissance à la vie.


Le concept de la série, vous l'avez peut-être compris sinon j'ai mal fait le job, c'est que chaque épisode raconte la liaison (the affair) qui va se tisser entre Noah et Alison, du point de vue de chaque personnage. Une moitié d'épisode se consacre à Noah, et l'autre à Alison, parfois montrant les mêmes événements, depuis leur focalisation respective.
Et c'est là que cela devient proprement passionnant. Les deux protagonistes racontent des histoires sensiblement différentes, tant dans les dialogues que dans les détails visuels, les inflexions de voix, les sentiments échangés. On comprend très vite que chaque personnage a sa propre vérité, causée par son vécu, mais aussi et surtout par les moments que l'autre ne voit pas. Ce que Noah ignore d'Alison, et ce qu'Alison ignore de Noah, sont autant de clés pour comprendre leurs points de vue respectifs.
Sauf que ces clés n'ouvrent pas de porte vers la Vérité, mais vers d'autres questions, qui transpercent le quatrième mur et viennent directement nous interroger au plus profond de nous-mêmes. Existe-t-il une réalité objective, ou chacun possède-t-il sa propre réalité alternative, composée de souvenirs malléables et d'auto-mensonges ? L'histoire d'Alison et de Noah, parfaitement mise en scène, interroge sur la nature de l'instant et du souvenir, sans pour autant être "intello" ni pseudo-philosophique.
Et quand on ajoute à cela la surcouche polar qui se dessine au fur et à mesure, grâce à une structure narrative rappelant celle de True Detective, on se demande si, finalement, les personnages ne nous mentent pas, si nous ne sommes pas leur jouet, au travers des yeux de ce policier qui, des années après les faits, interroge nos amants terribles à propos d'un accident douteux...

Le tout donne une série passionnante, portée par des acteurs de haut vol (Joshua Jackson <3<3<3) et une écriture très maîtrisée. Je n'aurais jamais pensé m'intéresser à un tel sujet, mais quand il y a tant de maestria derrière la plume, et tant de choses à tirer d'une oeuvre, je signe tout de suite. La saison 2, ce sera décidément très dur de l'attendre !

Mellorine

Je viens de voir ma signature sur un autre post et je constate que j'ai vu plus de 4000 épisodes de séries télés (en comptant uniquement les séries que j'ai regardées un certain temps voire intégralement, pas celles que j'ai testées et abandonnées)(ni les animes)(et ça compte pas non plus La croisière s'amuse ni les Parker Lewis et autres Prince de Bel Air qu'on regardait étant gosses)(oui je regardais La croisière s'amuse étant gosse, et JE KIFFAIS MA RACE).

C'est plus qu'une nana que j'entendais dans un podcast l'autre jour, et qui est critique professionnelle pour un magazine de presse écrite plutôt connu (les Inrocks pour ne pas le citer). Je trouve que ça craint un peu du boudin, qu'une personne non passionnée comme moi soit plus calée qu'une autre qui en fait son métier de charlatan de merde.

Mais du coup ça rend mes "critiques" vachement street credible.