J'acquiesce globalement avec ce qui a été dit, même si, par souci de pédagogie, je n'irais pas jusqu'à reprendre les propos de Jeff ou de Raton (bien que je n'en pense pas moins, même si je suis moi-même pirate*).
Je vais juste essayer de développer deux points :
- La technique.
Pour apprécier la fidélité d'une traduction, il faut avoir soit une autre traduction pour comparer, soit comprendre la langue d'origine. Dans le cas des séries fansubbées par Kibo, ce n'est pas chose aisée. Je dirais même plus que c'est peine perdue quand on sait que c'est traduit de scripts anglophones déjà adaptés. Une adaptation d'adaptation, c'est caca. Expérience personnelle récente : Xam'd chez Requiem, c'est sans faute d'orthographe, mais quand on comprend le japonais, la corruption de la trad ayant transité vers l'anglais est criante.
Et je ne parle même pas des considération esthétiques des sous-titres (police, etc) qui, comme l'a dit Jeff, se doivent d'être aussi discrets que possible. Et, en la matière, on fait pas mieux que les polices habituellements utilisées dans les DVD. - La légitimité.
Le fansub, par essence, est un acte de contrefaçon (reproduction d'une œuvre sans autorisation des ayants droit) couplé à une diffusion massive. La contrefaçon est d'autant mieux consommée que l'intégrité de l'œuvre est atteinte : en effet, les fansubbers y greffent leurs sous-titres, voire plus (voire pire). Il arrive que cela soit bien fait, avec passion et connaissance (c'est rare !) de l'œuvre. Mais c'est une violation de l'œuvre elle-même, pas seulement des droits afférents.
Ensuite, il appartient à chaque fansubber, s'il désire continuer son activité, de peser le pour et le contre de ses initiatives de façon objective. Mais pour cela, il doit connaître certaines réalités du marché. Comme le cercle des "2 000 acheteurs" qui tiennent, à eux seuls, le marché du DVD d'anime en France (séries nostalgiques et gros succès ponctuels mis à part). Comme le coût des licences. Comme le part du prix final qu'encaisse vraiment l'éditeur, etc.
A fortiori, il doit peser le pour et le contre de son activité envers l'œuvre tant aimée. Pour moi, on ne peut souhaiter meilleur destin à une œuvre que celui d'être connue du plus grand nombre et dans les meilleures conditions. Le premier critère impose une VF, le second que des professionnels entrent en jeu. Vous me voyez venir...
Bref, comme l'a dit Milo, dès que j'ai eu la plus infime preuve de l'intérêt d'un éditeur pour GED, j'ai arrêté le fansub. Il y a eu deux étapes :
- tout d'abord, l'éditeur souhaitait sortir une poignée d'épisodes, pour tester le marché. Le fansub en était à ses débuts, avant que le projet ne capote. J'ai alors pu continuer un peu plus avant, sans crainte de faire concurrence à tout ce qui serait sorti en DVD ;
- dans un deuxième temps, c'est la première série qui devait sortir. Là, j'ai totalement exclu l'hypothèse que notre fansub la couvre entièrement, pour la même raison.
Car même si le fansub est fait avec passion, que certains encouragent l'achat des DVD et demandent le retrait de leurs fichiers au moment opportun... Ces fichiers échappent à leur contrôle dès lors qu'ils sont diffusés, et ils constituent une concurrence totalement déloyale, inégale et illégale face aux produits officiels.
*L'essentiel étant d'avoir conscience de la portée de ses actes, et de leurs conséquences potentielles.