Citation de: Babsie le 23 Mars 2011 à 04:03:27
Et...
Toujours au sujet du nucléaire au Japon, nous abordions le sujet lors d'un de nos séminaires au "Langues O" avec un spécialiste de l'Art japonais et des images qui nous disait être assez effondré face aux interprétation culturalistes caricaturales de japonais séculairement stoïques et soumis face à la nature depuis l'aube des temps... Voici une interview de France 24 où intervient un professeur d'Histoire de ces Langues O, toujours dans le cadre d'une émission bien pas futfut qui dit en gros que les japonaisyzonunereligionbizarrecpoursakisoncalmes.
Sujet traité en 10 minutes alors qu'il fait l'objet de thèse depuis des dizaines d'années... faut plus regarder la télé. D'ailleurs le professeur effondré de plus haut a envoyé bouler un journaliste de France 2 qui voulait lui faire pondre des raisonnements à base de Fukushima/Hiroshima,-c'est la même chose voyons!
http://www.youtube.com/watch?v=7hg11Kw5ppY&feature=player_embedded#at=116
This.
Mais diantre, je croyais qu'il n'y avait que des archéologues et des poètes aux Langues'O
Sinon je sors moi aussi d'une riche conf-débat cette aprèm', c'est toujours magique d'y trouver un perturbateur-troll islamique hippie, qui fusionne presque avec le micro !
J'avais prévu de faire un méga-résumé, mais frappé de flemme je m'en tiendrai aux grandes lignes, surtout qu'on est (implicitement) sur le topic des lulz.
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On a beaucoup entendu parler de préfecture. Il s'agit en réalité de départements, comparables à la définition française, et à l'autonomie assez similaire. S'il y avait effectivement des préfectures (avec des...préfets !) avant 45, le passage des ricains au gouvernement a changé tout cela.
Ces 47 départements sont regroupés dans des régions aux frontières plutôt incertaines, qui varient du tout au tout suivant les cartes. Les régions du Kinki, Tôsan, Hokuriku, ainsi qu'une partie de Tôhoku sont les plus volatiles, jusqu'à parfois disparaitre sous certains formats.
Si le séisme a été d'une violence et d'une durée exceptionnelle, il ne s'agit pas du fameux "Big One" pour la simple raison qu'il ne trouve pas dans la même zone de subduction.
En effet les zones (600 km) les plus touchées sont les côtes à
rias du Sanriku, particulièrement vulnérables aux tsunami, elles vont en se rétrécissant : la vague gagne alors en hauteur ce qu'elle perd en largeur. En 1896, le Meiji Sanriku avait fait 22000 morts. S'ensuivit un vaste programme de renforcement des digues. En 1933, le Shôwa Sanriku fait 3000 morts, c'est une "réussite". En 1958 la digue de Tarô fait date : 10 mètres sur 1350 mètres. Parallèlement, les tétrapodes se généralisent sur les côtes japonaises, et leur intérêt est multiple. Il s'agit de casser la puissance de la vague plutôt de la contenir, mais aussi de stopper les trucs trimballé par celle-ci, notamment les bateaux et leur tendance à trouer les digues et bousiller des maisons. Ils font prospérer le BTP et assurent la réélection par clientélisme de moult messieurs du PLD. Et enfin ils protègent la faune marine qui y est assez en sureté.
L'expansion de la ville de Sendai s'est faite au détriment de parcelles rizicoles, sur des zones très basse, parfois en-dessous du niveau de la mer
Par delà les digues et les tétrapodes, il y a les espaces de relégation sociale avec notamment quelques villages de tentes bien exposés dans la baie de Tôkyô. Les anciennes villes sous le château, (
jôkamachi, 城下町 ) sont conçues en labyrinthe dans des zones vulnérables basses pour mieux protéger le boss de fin tout en haut. De cette époque, le principal changement c'est que le seigneur voisin n'essaie plus de vous péter la gueule. En revanche les zones basses sont toujours habitées par les classes populaires voire pauvres tandis que les hauteurs sont friquées.
Tout le monde n'est pas égal face à un risque dit naturel, finalement.
Le
gros gros fag journaliste
Frédéric Charles, celui dont il est question dans le
PDF, se situait vers Ginza et le quartier des ambassades, donc une zone très sûre. Les 7 morts (Minami-sunamachi) se trouvent dans une zone historiquement vulnérable. Quant aux 16 mort de Chiba, il s'agit d'une usine pétrochimique qui a explosé. C'est d'ailleurs le seul truc en feu qui passait en boucle les premières heures. Il y a 8 usines de ce types dans la zone touchée par le séisme, les autres ont tenu le choc.
FUKUSHIMA :
La centrale est sur le bord de mer, bien protégée par des digues de 6 à 8 mètres. Le séisme n'a pas été un problème. Plus loin dans les terres, il y a le risque de se manger des voitures et des bateaux avec la vague, ce qui est inconcevable. Donc ce n'est pas stupide, le risque connu était parfaitement géré. Ce qui a foiré toutefois, c'est le risque inconnu : l'effet de la flotte.
La zone d'évacuation préconisée par les ricains est de 80 km autour de la centrale n°1, ce qui couperait l'accès principal Tôkyô-Tôhoku et isolerait complètement la région qui a au contraire besoin d'être ravitaillée, d'où la réticence des autorités japonaise à appliquer cette mesure.
Sur France Infos a été évoquée une "pénurie alimentaire". Certes le Tôhoku est le grenier à riz du Japon, mais vu la proportion d'importation en temps normal, et les surfaces détruites, il faut garder le sens de la mesure et donc non, pas d'émeutes du riz Second Raid en vue...
On a pu aussi entendre parler d'un arrêt des exportations alimentaires ohmondieuohmondieu... Sauf que le Japon n'en exporte pas, sauf peut-être un microgramme de bouffe pour des restau de France & co. Même le
nori est made in China.
La presse a parfois sous-entendu que les autorités cachaient des chiffres. Or la police ne donne que des données précises de morts identifiés, et le bilan augmente donc constamment mais de manière précise. Au contraire la transparence est assez remarquable surtout avec un accident nucléaire sur les bras, pas comme un certain nuage qui s'arrête à la frontière m'voyait
On a finalement très peu parlé de l'usine de Rokkasho-mura, touchée aussi, qui a vocation de devenir le principal centre de retraitement des déchets nucléaires d'Asie.
- Une surprise est finalement la résistance de Tôkyô, malgré toutes les malfaçons supposées sur les normes parasismiques, mises en lumière en 1995 avec le séisme de Kôbe, puis en 2000 lorsqu'un architecte a avoué le bâclage d'au moins 10 édifices.
- Étant donné que ce qui s'appellera sans doute
Heisei Sanriku Jishin aura fait entre 20 et 30000 morts, on peut considérer ça comment un gros retour en arrière (de plus d'un siècle). La protection des côtes sera sans nul doute revue. Les digues peuvent être dangereuses lorsqu'elles sont submergées (et non rompues), car le temps de rouvrir les portes, c'est la méga-noyade derrière. Faire des digues de bourrin de 20 mètres, pourquoi pas, mais niveau paysage il risque d'y avoir des râleurs
- Photos :
les digues anti-tsunami, les
brise-lames et leurs
tétrapodes- la baie de Tôkyô est peu propice aux tsunami : au contraire des vallées du Sanriku, elle va en s'élargissant, ce qui donnerait de gros dégâts à l'embouchure, puis plus grand chose une fois en ville.
- Audio/fossoyeur, un numéro de
Planète Terre du 21 janvier 2009 qui n'est plus podcasté :
Marie Augendre sur le risque volcanique.
CitationLa SACEM
Ça fait un moment qu'ils sont sur ma liste de "
quand j'aurai un super sentai terroriste éclair", pas très loin du CSA, Familles de France, le hangar qui abrite le serveur d'Animeka, AB Prod, et tout plein d'autres trucs dangereux pour l'épanouissement de la race humaine.