Je n'ai pas eu le temps d'en parler avant, Japan Sun oblige, mais j'ai fini la semaine dernière le visionnage d'une série dont tout le monde connaît le nom mais que peu ont véritablement vue : Trigun.
Vash the Stampede est le pistolero le plus connu de cette planète désertique aux deux soleils, ressemblant à s'y méprendre à une version modernisée du western. Le plus connu certes, mais pas le plus populaire, puisqu'il est accusé de réduire en cendre toutes les villes qu'il traverse. C'est pourquoi il est recherché, avec une prime aux fesses de 60 milliards de $$.
Deux courtières d'une compagnie d'assurance sont chargées de retrouver ce fou sanguinaire afin de l'empêcher de détruire d'autres cités, ce qui ruine littéralement ladite compagnie. Mais l'individu qu'elles vont finir par reconnaître comme le véritable Vash s'avère complètement différent de ce que sa légende raconte : doux comme un agneau, gaffeur invétéré et coureur de jupons notoire, il est incapable de tirer sur un être humain, bien qu'il possède une précision exceptionnelle... Que cache donc ce paradoxe ? Et que souhaite le terrible Legato qui le pourchasse de ville en ville ?
Ceux qui ont vu la série seront d'accord avec moi pour dire qu'elle met du temps à démarrer. Trop de temps. Sur les 26 épisodes, les 11 premiers sont des one-shot qui racontent des mésaventures indépendantes de Vash et de ses deux chaperonnes. Et si certains ont le talent de faire de grandes séries avec ce modèle de narration (Cowboy Bebop, Samurai Champloo, PlanetES...), ce n'est pas le cas ici. Les historiettes en question sont en effet plutôt classiques, sans grand intérêt, et sauvées uniquement par l'humour omniprésent de Vash et de ses amis.
A ce titre d'ailleurs, il convient de signaler que la traduction française est bourrée de blagues et de répliques qui font mouche, ce qui accompagne à merveille le doublage français excellent mené par un Bruno Magne et surtout un Constantin Pappas de génie dans le rôle de Wolfwood, le prêtre flingueur, personnage fabuleux s'il en est (et accessoirement fantasme absolu pour moi héhé je suis indécrottable).
A partir du milieu de cette série de 26 épisodes seulement arrive enfin une trame scénaristique qui va nous accompagner jusqu'à la fin, grâce à l'arrivée du méchant Legato et de son groupe de tueurs, les Gung-oh-Guns. La série commence alors à proposer des situations originales et intéressantes, et à nous apprendre beaucoup plus de choses sur son univers finalement assez inventif.
De fait, le fond de l'histoire n'est que rapidement abordé, ce qui s'explique assez logiquement par le fait que le manga était loin d'être fini lorsque l'anime a été réalisé. Les questions que l'on se pose ne trouvent pas toutes une réponse satisfaisante, ce qui n'empêche pas l'anime de contenir de nombreuses scènes vraiment très émouvantes ou tout simplement bien foutues, notamment dans les duels contre les Gung-oh-Guns, ou encore le monologue final de Wolfwood.
Techniquement, hélas, ce n'est pas du haut de gamme. L'animation n'a rien d'exceptionnelle, et les graphismes sont plutôt moyens, surtout à cause des couleurs ternes qui donnent un aspect old-school dans le mauvais sens du terme à cet anime sorti pourtant en 1998. L'OST est assez répétitive mais globalement de bonne facture. Bref, le série doit être regardée pour ses personnages et son ambiance, et ne plaira guère à ceux qui recherchent du clinquant.
C'était un bon moment que je chérirai toujours pour m'avoir permis de rencontrer Nicholas D. Wolfwood et le talent de son doubleur français. Je me pencherai sur le manga afin de lire la "véritable histoire", et surtout de répondre à mes questions sur le background.